À 9 h 57, le samedi 28 octobre 2023, l’agence de presse officielle du régime iranien, IRNA, a annoncé : “Armita Geravand, une étudiante de Téhéran, est décédée”.
D’autres médias d’État ont publié le même cliché dicté.

Selon la version officielle, Armita Geravand s’est évanouie à la suite d’une chute soudaine de sa tension artérielle alors qu’elle entrait dans un wagon de métro avec ses amis. Sa tête a heurté “le bord extérieur de la station” et elle a été blessée. Sa tête a été frappée si violemment qu’elle a d’abord subi un arrêt cardiaque, mais elle est revenue à elle avec l’aide de plusieurs citoyens qui l’ont aidée à se réanimer.
Pourtant, les autorités auraient refusé de remettre le corps d’Armita à sa famille. Elles insistent sur le fait que la famille n’est pas autorisée à transporter son corps à Kermanchah, sa ville natale. Au lieu de cela, les forces de sécurité procéderont à l’enterrement à Téhéran afin d’éviter des protestations similaires à celles qui se sont produites dans le cas de Zhina (Mahsa) Amini.

Contexte de la mort d’Armita Geravand
Armita Geravand a été brutalement agressée par une patrouille en hijab dans le métro de Téhéran vers 7 heures du matin le dimanche 1er octobre 2023, alors qu’elle et ses amies se rendaient à l’école sans se couvrir les cheveux, selon des témoins oculaires cités par The Guardian.
La tête d’Armita saignait lorsque ses amis l’ont sortie du wagon du métro. Au bout de 45 minutes, une ambulance l’a emmenée à l’hôpital Fajr de l’armée de l’air, envahie par les forces de sécurité et des agents en civil.
Une journaliste du Sharq Daily, Maryam Lotfi, qui s’est rendue à l’hôpital pour préparer un reportage sur cet incident, a été détenue pendant plusieurs heures.
Le régime clérical a publié une vidéo trafiquée des caméras de vidéosurveillance dans le métro, mais pas les images de la caméra à l’intérieur du wagon de métro.
Les parents n’ont pas été autorisés à rendre visite à Armita, et sa mère, qui a tenté de le faire, a été temporairement arrêtée. Ils n’ont pu qu’apercevoir leur fille dans l’unité de soins intensifs.
Armita Geravand est restée à l’hôpital Fajr de Téhéran sous haute surveillance.
Le régime a même changé sa chambre et tout le personnel médical qui s’occupait d’elle après qu’une photo a été diffusée à l’extérieur de l’hôpital, vraisemblablement par l’un des membres du personnel.
Armita jouissait d’une excellente santé physique et mentale. Elle était non seulement une athlète dévouée, ceinture noire du troisième degré en taekwondo et membre d’une équipe d’arts martiaux à Téhéran, mais aussi une peintre passionnée, profondément impliquée dans son art.
Peur des émeutes
Les autorités craignent des révoltes populaires à l’instar du soulèvement qui s’est enflammé suite à la mort de Zhina Mahsa Amini, le 16 septembre 2022 lors d’une semblable interpolation policière.
Déjà des slogans contre le régime ont commencé à être scandés les nuits dans plusieurs villes iraniennes après l’annonce de la mort d’Armita Geravand.