L’association Femmes, Liberté et la Laïcité (FLL) a été fondée en avril 2004, par Mme. Mohatram Kouchali.
Connue sous le nom affectueux de « Mère Kouchali » au sein de la diaspora iranienne, Mohtaram Kouchali symbolisait les victimes de la violation flagrante des droits humains en Iran. Ayant perdu quatre fils exécutés par le pouvoir actuel iranien, cette passionaria était aimée et respectée tant de la diaspora que dans sa région natale en Iran.

Elle naquit il y a 90 ans dans la ville de Lahidjan au nord de l’Iran. Elle grandit dans un milieu aisé qui, attaché à la liberté, s’oppose vite au chah. Mère Kouchali voit ses enfants adhérer à l’organisation du Moudjahidine du peuple (OMPI), très populaire dans le nord de l’Iran et participe à leurs côtés à de nombreuses activités politiques contre la monarchie, battant le pavé de toutes les manifestations. Elle n’hésite pas à mettre sa vaste maison, ses terres et ses biens à la disposition de la lutte pour la liberté.
Après l’arrivée au pouvoir du nouveau régime et l’instauration progressive de la dictature religieuse, Mère Kouchali, musulmane progressiste et tolérante, dénonce autant que possible le fascisme qui s’installe. Elle est l’objet de persécutions et de harcèlements. Les gardiens de la révolution arrêtent et exécutent quatre de ses fils ainsi que sa belle-fille – sur ses huit enfants. Dans le climat de répression très lourd de l’époque, elle devra enterrer l’un d’entre eux dans sa propre cour, le régime lui ayant interdit le cimetière de la ville.

Loin de l’abattre, ces pertes multiples la font redoubler d’énergie dans la résistance aux mollahs. Mais menacée à son tour d’emprisonnement, ce qui signifiait la torture et la mort, elle doit fuir le pays en 1983. Elle arrive en Espagne d’où après une brève halte, elle rejoint la France. Elle y restera jusqu’à sa mort en septembre 2010.
Épaulée par d’autres victimes des atrocités religieuses en Iran, Mohtaram Kouchali fonde, en avril 2004, l’association Femmes, Liberté et la Laïcité afin de pouvoir rassembler, selon elle, les victimes surtout les femmes victimes de la répression au nom de la religion de manière qu’elles puissent continuer à s’opposer à une telle répression.
Elle a toujours cru que la précondition de toute dictature était le silence imposé aux victimes.
FLL lui rend hommage et continue dans ses pas.
